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Analyse

Les marchés s’étaient couverts

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Les taux d’intérêt de la dette française n’ont pas subi de contrecoup à l’annonce de la décision de Standard & Poor’s.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

D’ordinaire, tout s’emballe très vite. A la moindre nouvelle, l’informatique, et ses outils mathématiques d’une sophistication inédite, se met à démultiplier des transactions à la vitesse de la lumière. Mais hier, rien. Pourtant, depuis lundi soir, l’agence de notation Standard & Poor’s a fait savoir qu’elle menaçait de dégrader le sacro-saint triple A de six pays de la zone euro : Autriche, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas mais aussi Allemagne et France. Pour cette dernière, S&P envisage même une dégradation plus sévère, de deux crans. Mais sur les écrans des salles de marchés, la courbe des taux d’intérêt de la dette française est restée pratiquement plate. Le taux à 10 ans ? Une hausse d’à peine 11 points de base. Autant dire rien, puisque cela ne représente que 0,1%. L’Agence France Trésor peut continuer à se financer à 10 ans au taux de 3,23%. Comme si rien ne s’était passé, donc. Ou plutôt, comme si tout s’était déjà passé il y a plusieurs semaines, lorsque les marchés financiers, sans attendre le verdict de S&P (ou consorts), avaient pris acte de l’état budgétaire de la France.

La preuve par les taux ? Voilà plusieurs semaines qu'ils montent, creusant l'écart avec ceux de l'Allemagne, référence absolue. «Nous avons déjà pricé [intégré dans le prix, ndlr], une dégradation prochaine de la note française», confie un gérant. «Aujourd'hui, les marchés sont plutôt dubitatifs, ajoute Sylvain Broyer, économiste chez Natixis. Ils ont même l'impressi