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Libération

Merkel la joue piano sur la note de l’Allemagne

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Outre la France, S&P menace de dégrader le AAA de Berlin qui, fort de ses exportations croissantes, reste zen.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

La vertueuse Allemagne, qui se voyait en bonne élève de la zone euro, a pris une claque en apprenant la menace de dégradation de son AAA par Standard & Poor's. Berlin s'efforçait toutefois hier de garder son calme. Angela Merkel l'a joué zen, déclarant d'un ton détaché : «Ce qu'une agence de notation fait relève de sa responsabilité. Nous prendrons jeudi [demain] et vendredi les décisions […] importantes pour la zone euro. Ce sera notre contribution à la stabilisation de l'euro.» Le parti de Merkel, la CDU, encaisse moins bien : le numéro 2 du groupe parlementaire, Michael Fuchs, voyait dans l'annonce de S&P«un calcul d'ordre politique» visant à détourner l'attention : «La dette des Etats-Unis dépasse celle de la zone euro», a-t-il déclaré à Die Welt. Même son de cloche du côté du ténor des libéraux (FDP), Rainer Brüderle, pour qui «certains gestionnaires de fonds et agences de notation travaillent contre la zone euro».Et nombre de commentateurs en appelaient à casser le «monopole»de ces agences.

«Incitation».«Dégradé ? Et alors ?» titrait de son côté Der Spiegel sur son site web. Car l'Allemagne reste confiante. Comme une réponse au coup de bâton de S&P, le ministère de l'Economie a annoncé hier un bond de 5,2% des commandes à l'industrie d'outre-Rhin au mois d'octobre. Et les exportations allemandes ont passé hier la barre des 1 000 milliards d'euros pour cette année. Un record depuis 2