Une annonce «complètement à contretemps» pour Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, une menace «exagérée et aussi injuste» pour Jean-Claude Juncker, le ministre des Finances luxembourgeois et président de l'Eurogroupe… Les accusations se sont multipliées hier contre Standard & Poor's, après la décision de l'agence américaine de mettre sous surveillance la note des principaux pays de la zone euro. De quoi s'interroger une nouvelle fois sur les méthodes très contestées de l'agence.
«Laxiste». Première critique, son agressivité. Comme lors de la dégradation de la note des Etats-Unis, en août, S&P est la seule agence à passer à l'acte, à la différence de ses concurrentes. Hier, Fitch a annoncé un maintien de la note AAA de la France. Et Moody's a alerté il y a quelques semaines qu'elle se donnait du temps avant de décider de mettre ou non la France sous surveillance négative. S&P, elle, ne prend pas de gants. Elle va peut-être mettre la totalité des Dix-Sept sous surveillance négative. La France est menacée de perdre deux rangs d'un coup et la décision devrait être prise «aussi vite que possible», alors que, d'habitude, le délai est de trois mois. Pour Norbert Gaillard, docteur en économie et spécialiste des agences, il s'agit d'une stratégie assumée de S&P. «L'agence surréagit après les mises en cause concernant son comportement lors des subprimes : elle avait été accusée d'être trop laxiste. Elle est aussi très se