Le Conseil européen qui se réunit ce soir et demain n'a pas droit à l'échec. «Les yeux du monde sont tournés vers l'Europe», a martelé Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain, qui s'est rendu à Berlin et à Paris, mardi et mercredi, manifestant l'inquiétude grandissante de Washington face à l'incapacité de la zone euro à régler la crise de la dette. A Berlin, pourtant, on n'exclut pas qu'un nouveau sommet soit nécessaire avant Noël, tant les désaccords sont grands.
Un sommet «de la dernière chance» ?
«On danse au bord du gouffre et à force d'y danser on va finir par tomber dedans», soupire-t-on à l'Elysée. Mais personne n'imagine que l'euro soit menacé en tant que monnaie. Certes, les marchés financiers sont de plus en plus nerveux, les agences de notation menacent de dégrader toute la zone euro, le système financier européen est fragilisé, mais pour que l'euro s'effondre, il faudrait qu'un ou plusieurs pays aient intérêt à sortir de la monnaie unique. Or les gouvernements et la plupart des économistes sont persuadés qu'une sortie de la zone euro aurait des conséquences dramatiques pour ceux qui tenteraient l'aventure. Comme le dit Stéphane Déo, économiste en chef chez UBS, «l'euro, c'est comme la chanson Hôtel California : une fois entré, on ne peut plus en ressortir». Tous les maux actuels dont souffrent une partie des économies européennes, à savoir un surendettement et une perte de compétitivité, ne seraient qu'amplifi