L'Union européenne traverse la crise la plus profonde de son histoire. Une crise financière et économique, qui a des conséquences sociales lourdes, mais qui est aussi devenue une crise politique de l'UE elle-même. La situation est alarmante car les graves problèmes de financement qui ont fait surface dans plusieurs Etats pourraient provoquer une réaction en chaîne et déclencher une nouvelle récession généralisée. Qui aurait pensé, il y a deux ans à peine, que tant de voix, parfois qualifiées, pourraient envisager une rupture de l'euro ? Un tel scénario, nous le savons, lui ferait perdre tout son sens, voire détruirait le projet européen lui-même qui constitue sans doute une des constructions politiques les plus importantes du XXe siècle.
Comment a-t-on pu en arriver là ? La responsabilité des dirigeants politiques des institutions européennes et des principales nations est très importante. Après deux ans de tergiversations, de contradictions constantes et de politiques erronées, le problème initial - la crise financière en Grèce, dont le PIB ne représente que 2% du PIB de l’UE - n’est toujours pas résolu. La crise de la dette a gagné de nombreux pays : l’Irlande et le Portugal sont sous perfusion, et les spéculateurs s’attaquent à l’Italie et l’Espagne, pour lesquels une intervention serait bien plus difficile vu la taille de leur économie, et la crise commence à attaquer, entre autres, la Belgique et la France.
Le virage politique radical du Conseil de l’Europe, le