C'est la peur au ventre, et avec un pistolet de marque "Standard & Poor's" braqué sur la tempe, que les dirigeants européens se retrouvent à Bruxelles pour un nouveau sommet anti-crise.
Finies, jure-t-on, les demi-mesures, les compromis boiteux qui n'ont jamais réussi à faire baisser durablement la tension sur le marché de la dette. Sous la menace d'une dégradation générale, synonyme de taux d'intérêt encore plus élevés, l'Europe est dans l'obligation d'accoucher de mesures crédibles. Plus facile à dire qu'à faire.
Quel accord ?
Le principal objectif du sommet est de poser les bases d'une réforme du logiciel européen, dans le sens d'un encadrement sévère des budgets nationaux pour éliminer progressivement les déficits.
Réunis lundi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont élaboré un projet commun, dont le point centrale est une "règle d'or" obligatoire pour tous les Etats. Son respect serait contrôlé par la Cour européenne de justice, et des sanctions "automatiques" frapperaient les Etats coupables de dérapage budgétaire.
Les deux dirigeants ont en revanche exclu l'instauration à court terme d'eurobonds - des titres de dette communs à toute la zone euro - redoutant qu'ils ne dissuadent les Etats les plus mal en point d'entreprendre les réformes nécessaires.
Reste maintenant à vendre cet accord aux autres pays européens. Pa