Enième sommet de la dernière chance ? Ultime rencontre avant un big-bang monétaire, financier, puis économique ? Les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis depuis hier à Bruxelles, tentent, une nouvelle fois, de régler la crise de la dette qui secoue depuis plusieurs mois le continent européen. Un sommet organisé dans un contexte de dramatisation entretenu par les dirigeants politiques eux-mêmes, après la menace brandie, lundi soir, par l’agence de notation Standard & Poor’s de dégrader la note de la quasi-totalité des Etats de la zone euro, dont les six pays encore titulaires d’un triple A.
«Jamais le risque d'explosion de l'Europe n'a été aussi grand, a alerté hier après-midi Nicolas Sarkozy, lors du rassemblement du Parti populaire européen à Marseille. Il faut décider tout de suite. Plus nous tarderons à prendre cette décision, plus elle sera coûteuse, moins elle sera efficace.» Et si Angela Merkel tentait de rassurer - «Je suis convaincue que nous allons trouver une solution à toutes les questions» -, son entourage laissait entendre, la veille, être «plus pessimiste que la semaine dernière […] sur la possibilité d'avoir un accord total». Une pression du couple franco-allemand qui vise également à faciliter l'adoption de leurs propres propositions, arrêtées lundi, et essentiellement tournées vers un plus grand contrôle par Bruxelles des budgets des Etats. A cette dramatisation s'est ajoutée, hier, la douche froide de la Banque centrale