Cela fait tache. L’Autorité de la concurrence a infligé une amende de 361 millions d’euros au cartel de la lessive (Unilever, Henkel, Procter & Gamble et Colgate-Palmolive) pour s’être entendu sur les prix… même si Unilever en est exonéré pour avoir le premier dénoncé le procédé. Les mêmes, excepté Colgate-Palmolive, avaient déjà été condamnés par la Commission européenne à payer 316 millions, en avril, pour une autre entente sur huit pays, dont la France. Dans les deux cas, les cartels ont été dénoncés par les auteurs mêmes de l’infraction… Ambiance.
De quoi sont-ils accusés ?
Skip, Omo, Dash, Super Croix, Ariel, Le Chat, Gama, Persil, X-Tra… Toutes les grandes marques sont épinglées. Les quatre grands lessiviers actifs sur le marché français se sont concertés au sein d’un cartel qui a duré de 1997 à 2004. Le préjudice est d’autant plus grave, qu’à eux quatre, ils pesaient, au moment où ils ont scellé leur entente, 97% du marché. Pendant toute cette période, ils ont coordonné leurs prix, en maintenant artificiellement les écarts entre leurs produits, qui avaient chacun un positionnement tarifaire intangible. Ainsi avait-il été décidé que Skip (lessive classée haut de gamme chez Unilever) et Le Chat (haut de gamme chez Henkel) devaient être alignées sous Ariel (haut de gamme Procter & Gamble), 3% plus cher. En milieu de gamme, idem pour Omo (Unilever), Super Croix (Henkel) et Axion (Colgate) calés au même prix, mais 10% moins cher que Dash (Procter & Gamble).
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