Il n'y a pas que les pauvres à se faire refiler par leur banquier des produits financiers soi-disant sans risque qui se révèlent, à l'occasion, très perdants. Les riches qui planquent leur épargne dans les paradis fiscaux sont aussi des victimes en puissance. Une telle mésaventure est ainsi arrivée à de nombreux clients de BNP Paribas Private Bank Monaco, une filiale destinée à la clientèle aisée. Il y a plus de dix ans, leur banquier leur a fait acheter de la dette de l'Etat argentin (des obligations «Tango»), un placement qui s'est révélé peu judicieux : le pays a fait défaut fin 2001 et les clients ont (presque) tout perdu. Aujourd'hui, plusieurs affaires sont devant la justice, et la banque vient de se faire condamner dans un cas pour «manquement à ses obligations d'information et de devoir de conseil» par la cour d'appel de Monaco.
D'habitude, ce genre d'événement n'est pas ébruité. Ni les banques - qui craignent pour leur réputation -, ni les clients - qui ont des secrets à cacher à leur administration fiscale - n'ont intérêt à s'en vanter. Mais grâce à Silvio Berlusconi et son amnistie accordée aux fraudeurs qui rapatrient leurs fonds, les clients italiens de BNP Paribas Monaco n'hésitent plus à apparaître au grand jour. C'est le cas de Gino Calmarini, retraité fortuné de 75 ans qui, après avoir tenté de négocier avec la banque, s'apprête à l'assigner en justice. Il réclame l'indemnisation de 700 000 euros perdus via l'achat d'obligations Tango. Sa compagne, S