Motus et bouche cousue sur le financement des organisations syndicales. Le rapport parlementaire de Nicolas Perruchot, député Nouveau Centre, est non seulement enterré mais sera détruit - avec interdiction d’en faire état. Le PS et l’UMP se renvoient la balle sur le refus de sa validation, le 30 novembre, au risque d’entretenir le soupçon d’omerta.
La commission d’enquête sur «les mécanismes de financement des organisations syndicales d’employeurs et de salariés» avait pourtant débuté ses travaux dans la bonne humeur, en septembre, en faisant défiler comme témoins la plupart des leaders syndicaux (salariaux et patronaux). Seul Jean-Claude Mailly, président de FO, semble avoir rechigné avant d’être finalement auditionné dans la dernière ligne droite. Et puis patatras.
Nicolas Perruchot, s'exprimant lundi soir sur La Chaîne parlementaire, dit avoir «appris la veille de l'ultime réunion en commission que l'UMP allait [le] lâcher, ce qui n'est pas très courageux». Et pour cause : son rapport contiendrait quelques allusions peu flatteuses sur le financement de la CGPME (organisation patronale représentant les PME) et sa gestion des fonds de la formation professionnelle. Autre son de cloche au PS, tout aussi peu soucieux de valider ce foutu rapport. A entendre Jean-Patrick Gille, conseiller de François Hollande pour les affaires sociales, les socialistes se seraient opposés à sa publication pour une raison strictement inverse : «Sur les 29 propositions finales, une seul