Hilares, les employés de la banque centrale irlandaise font face aux centaines de journalistes qui se pressent pour obtenir les premiers fac-similés des futurs billets en euros. «Rien avant 14 heures.» Moqueurs, ils égrènent les dernières secondes, accompagnés par la horde : «5, 4, 3, 2, 1, 0 !» Et c'est la ruée, la bousculade, l'empoignade. On ignore quelle télé a, la première, présenté au monde le dessin de la série des sept billets : 5 euros, gris ; 10, rouge ; 20, bleu ; 50, orange ; 100, vert ; 200, jaune ; 500, pourpre : soit respectivement, environ, 32,5 francs, 65 F, 130 F, 325 F, 650 F, 1 300 F et 3 250 F, la taille augmentant avec la valeur : elle passe de 12 cm sur 6,2 cm à 16 cm sur 8,2 cm.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des Quinze, réunis depuis vendredi matin à Dublin, ont eu la primeur de la découverte. Mieux : ils ont été consultés sur le choix final avant de se rendre à Dublin, mais il ne faut pas le répéter, indépendance des banques centrales oblige. Avec le compromis trouvé hier sur l’ensemble de règles de discipline budgétaire baptisé «Pacte de stabilité», le chemin menant à l’euro est définitivement balisé.
Le graphisme retenu qui «s'inspire du thème "époques et styles de l'Europe"», comme l'a expliqué le président de l'Institut monétaire européen (IME), Alexandre Lamfalussy, est l'œuvre de l'Autrichien Robert Kaliena. De prime abord, il est plutôt réussi. Aucun élément figurant sur les sept billets ne peut être rattaché à u