Areva se prépare à l’hiver nucléaire. Le nouveau patron du groupe, Luc Oursel, a présenté hier, devant le conseil de surveillance, son plan de restructuration drastique «Action 2016», censé remettre sur les rails le fleuron français de l’atome. Comme on pouvait s’y attendre, Oursel a chargé lourdement le bilan d’Anne Lauvergeon (1), évincée en juin par l’Elysée. Alors même qu’il a été successivement en charge de l’activité réacteurs, puis numéro 2 d’Areva sous le règne de Lauvergeon. Et qu’une bonne part des difficultés financières du groupe sont liées au gel des commandes post-Fukushima…
La bombe visant Lauvergeon s'appelle UraMin. Areva a déprécié de 1,4 milliard d'euros la valeur de cette société minière. Et le conseil de surveillance va mener une enquête interne sur les conditions controversées de son rachat (lire ci-contre). Au total, le groupe nucléaire va passer des mégaprovisions de 2,36 milliards pour solder le passé. Ce qui va se traduire par un déficit record en 2011, avec une perte opérationnelle d'environ 1,5 milliard. Résultat : le groupe veut économiser 1 milliard par an d'ici à 2015.
Des emplois supprimés en France
Luc Oursel ne détaillera l'impact social de son plan que ce matin. Mais il semble prêt à faire mentir l'Etat. Selon la CGT, la direction a annoncé hier lors d'un comité de groupe le «gel des embauches» en France l'an prochain. Cela correspond à 1 200 emplois supprimés (sur 28 000) par non-renouvellement des «dépa