Si Nicolas Sarkozy s'est envolé hier au pays des neiges, c'est pour raconter aux Français un beau conte de Noël. L'histoire de Rossignol, cette marque emblématique qui appose «le coq bleu blanc rouge depuis plus d'un siècle» sur ses produits. Son usine, la dernière fabrique de skis française, est nichée à Sallanches (Haute-Savoie), au pied du mont Blanc. Alors que l'entreprise est au bord du gouffre, l'an dernier, le nouveau patron, Bruno Cercley, décide de rapatrier dans la vallée une partie de la production délocalisée à Taiwan. Et s'apprête à recommencer l'an prochain. Certes, l'opération n'a créé que 20 emplois (sur 190 aujourd'hui à Sallanches). Il n'empêche, «il s'est produit ici quelque chose de très important qui ne doit pas être une exception», a lancé Sarkozy aux ouvriers.
Le voyage du Président devait assurer la promo du tout jeune label «Origine France garantie», censé promouvoir nos produits industriels. «Ça vous protégera», a promis le chef de l'Etat. Et tant pis si un récent sondage indique que deux tiers des consommateurs ne sont pas prêts à acheter français si le surcoût est supérieur à 10%. Mais Sarkozy est surtout venu faire de la politique. Alors que son regain de popularité marque le pas (-1 point à 36% d'opinions favorables, selon le baromètre Ipsos-le Point de lundi), le Président devait contre-attaquer sur un de ses sujets préférés, devenu un thème majeur de la précampagne : l'industrie.
Volte-face. C