Air France devrait supprimer plus de 1 000 emplois l’an prochain. Mais le groupe s’efforce de le nier, tout comme le faisait Areva jusqu’à mardi. Car le gouvernement a sommé publiquement les entreprises dont il est actionnaire de ne pas toucher à l’emploi d’ici à la présidentielle. Sauf que l’Etat sait, en fait, se montrer compréhensif lorsqu’une restructuration est indispensable. A condition de sauver les apparences…
Gelées. Tout est parti de la Tribune. Le quotidien écrivait, hier, que dans le cadre du plan d'économies qui sera dévoilé le 11 janvier, le nouveau PDG, Alexandre de Juniac, prévoit de geler les embauches. Avec 2 000 suppressions d'emplois à la clé l'an prochain, par non-remplacement des départs naturels. Des informations «formellement» démenties dans la matinée par Juniac devant les élus du comité d'entreprise. «Ce premier train de mesures ne touchera pas l'emploi. Les mesures structurelles visant au redressement de la compagnie ne seront annoncées qu'en juin, avec l'ambition de ne toucher l'emploi qu'en extrême ressort», a précisé un porte-parole.
La réalité est quelque peu différente. Pour le personnel au sol (soit 71% des troupes), les embauches sont déjà gelées depuis février 2009. Il y a encore quelques mois, Air France assumait d’ailleurs totalement cette méthode, qui lui a permis d’alléger ses effectifs en douceur.
La vraie nouveauté serait donc l'extension du non-gel des embauches aux navigants (pilotes, hôtesse