Dans le local CFDT d'ArcelorMittal à Florange (Moselle), on emballe le cadeau de Nicolas Sarkozy : un morceau de fonte gros comme la main gravé de sa caricature et de cette inscription : «Cette coulée lorraine 04-10-2011 ne sera pas la dernière.» Le Président n'est pas le seul à être gâté pour les fêtes : le PDG, Lakshmi Mittal, recevra bientôt son paquet et José Manuel Barroso vient d'être livré par les métallos à Bruxelles. L'enjeu pour la région est lourd : la fermeture en novembre du dernier haut fourneau lorrain a touché 500 ouvriers de l'aciérie d'ArcelorMittal (RTT contraintes, chômage partiel). Et ce n'est qu'un début, car après la filière liquide, ce sont les branches auto et packaging qui sont concernées à partir du 1er janvier. La mesure a été annoncée lors d'un comité d'entreprise extraordinaire le 6 décembre. «2 500 ouvriers sur les 2 800 du site vont en subir les conséquences. Si on compte les intérimaires, les sous-traitants et les emplois indirects, ça fait 10 000 personnes», déplore JacquesMinet, responsable de la CFDT de Florange. C'est toute la vallée qui espère que les cheminées fumeront à nouveau.
Vierge. Dans les rues, sur les frontons des mairies, la mobilisation se lit partout : «Oui au maintien de la sidérurgie lorraine», «Florange vivra»… A côté de Notre-Dame de Hayange, une vierge en fonte de sept mètres de haut, un gigantesque SOS en lettres rouges surplombe les hauts fourneaux sans vie du Val de Fensch. Une réf