L’Elysée a couronné le nouveau maître de l’industrie militaire aéroterrestre française. Il s’appelle Dassault. Avec la série d’accords annoncés jeudi soir entre Thales, Nexter, DCNS et Safran, qui ont tous l’Etat à leur capital, la France ouvre la voie à un regroupement des champions tricolores de la défense au sein d’un ensemble qui fabrique à la fois avions de chasse, tanks, bateaux, sous-marins, munitions et systèmes électroniques. Une aubaine pour la maison Dassault, après les récents échecs du Rafale aux Emirats et en Suisse.
Tout a commencé fin 2008, lorsque Nicolas Sarkozy a choisi Dassault pour devenir l’actionnaire industriel (à 26%) de l’électronicien Thales, au côté de l’Etat (25%). Or, c’est Thales qui vient d’être confirmé comme le pivot du secteur. Le groupe va monter de 25 à 35% au capital du constructeur naval DCNS. Il va également marier ses munitions avec celles de Nexter (canons et véhicules militaires), et prendre au passage 10 à 15% du capital. Une petite révolution, puisque le champion de l’armement terrestre a toujours été 100% public. Enfin, Thales va renforcer sa coopération avec Safran dans les systèmes de guidage et de vision nocturne.
Bien sûr, on n'en est pas encore à fusionner tout cela. Mais Dassault ne cache pas son désir de prendre, via Thales, le contrôle de DCNS, voire de Nexter. Et, quoi qu'il arrive, plus rien ne peut désormais se faire sans lui. Alors même que ce «nain industriel», comme le qualifient ses ennemis, est le plus peti