«La crise ? Quelle crise ?» plaisante Marc. Installé dans les bureaux d'une société de formation rennaise, ce père de famille de 47 ans en a «ras le bol» d'entendre parler tous les jours d'économie et de récession dans les médias. «Les avis sont tellement différents, ça fiche le tournis. Mais, bien sûr, ça m'inquiète. Cela va détruire énormément d'emplois et, pour les gens qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, ça va être encore plus dur.» S'il tente de conjurer la morosité ambiance, Marc habite à proximité des Restos du cœur, et a donc tous les jours les effets de la récession sous les yeux. «J'ai l'impression que la file d'attente s'allonge», s'inquiète-t-il.

Tensions sociales. Quant aux responsables politiques, il ne sait pas trop les nommer, même s'il se dit déçu par Nicolas Sarkozy et Barack Obama pour ce qui est de la régulation du système financier. «On a eu que des paroles. Ils ne sont pas assez fermes, pas assez efficaces, alors que la finance a pris trop d'importance par rapport à la politique et à l'économie réelle», regrette-t-il. Marc a une autre crainte : la montée de la violence avec celle des tensions sociales. «On dirait que plus c'est la crise, plus il y a des petits délits ou même des braquages dans les commerces.»

Dans le même immeuble, Marie-Thérèse, aide-soignante à la retraite, ne se préoccupe guère de tout cela. «A 75 ans, je vis au jour le jour et je ne m'informe pas beauc