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TRIBUNE

Oser la démocratie face à la crise de l’Europe

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par Christian Paul et Stefan COLLIGNON, Professeur à l’Ecole des hautes études de Pise et ancien fonctionnaire du Trésor allemand
publié le 19 décembre 2011 à 0h00

Encore un sommet pour sauver l’Europe et, une nouvelle fois, la crise s’approfondit. Après l’euro, c’est toute la construction européenne qui est ébranlée. Les Européens ont besoin d’une Europe forte qui les protège et d’une Europe démocratique qui les respecte. Pour lutter contre les spéculations irresponsables, défendre les règles du juste échange dans la jungle du commerce mondial, et relancer nos économies en panne de croissance.

Les spéculateurs se sont engouffrés dans la faille béante d’une démocratie européenne encore trop faible face aux marchés. Ils appuient où cela fait mal, ils vont continuer si les plans de sauvetage restent aussi tièdes. La pseudo «refondation» proclamée à Toulon par Nicolas Sarkozy n’est qu’un assemblage inquiétant, servant essentiellement de rampe de lancement à des années d’austérité budgétaire sous contrôle communautaire, avec sanctions automatiques, sans contrepoids démocratique. La France paie cash la vision européenne de Nicolas Sarkozy. Plus suiveur que sauveur, Nicolas Sarkozy a le verbe haut, mais le profil bas. Si le dialogue franco-allemand se résume dans les prochains mois à plus d’austérité, de récession et de chômage, sans savoir amortir le choc immédiat des dettes souveraines existantes, il sèmera des cortèges de colère. Si l’Europe s’oriente vers un directoire de chefs d’Etats, elle se rétrécit. L’Europe dirigée à quelques-uns abdiquera solidarité et efficacité, et cette forme de souveraineté partagée que l’euro lui confère. Pire