Franc succès pour le bar à liquidités ouvert mercredi par la Banque centrale européenne. Pas moins de 523 banques de la zone euro ont souscrit à cette opération de refinancement démesurée, pour un montant total de 489 milliards d'euros. Remarquable par son montant record, sa durée (trois ans) et son taux bas (1%), l'initative ne suffira pas pour autant à tirer les banques d'affaires. Explications.
Pourquoi les banques ont-elles besoin de cet argent ?
Il s'agit de répondre au risque d'assèchement du crédit, qui menace à nouveau. «Début 2011, la confiance semblait de retour après la grande peur bancaire de 2009, explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. Mais la crise des dettes européennes a tout changé : un certain nombre de banques importantes détiennent dans leur portefeuille des montants importants de dette publique à risque.»
Conséquence : les établissements se méfient les uns des autres, et cessent de se prêter de l'argent entre eux comme ils le font constamment en temps normal. Qui dit moins de financement dit moins de crédits distribués, entre autres difficultés. C'est pourquoi la BCE vient se substituer à un marché interbancaire paralysé. Les banques françaises ont refusé de dire si elles ont souscrit ou pas à ce prêt.
Que vont faire les banques avec cet argent ?
«Les banques décideront en toute indépendance ce qu'elles veulent faire de cet argent», a expliqué au Financial Times le président de la