Le conflit dans les aéroports s'est durci hier avec le recours à 180 policiers et 80 gendarmes pour assurer les contrôles à l'embarquement. Aucun vol n'a été annulé à Roissy et dans les autres aéroports touchés par le mouvement, mais les files d'attentes s'allongent. Le chef de l'Etat et les ministres ont durci le ton (lire page 4) alors que les syndicats contestent la légalité de l'intervention policière.
L’intervention des forces de l’ordre est-elle légale ?
Le cas de figure est inédit. Il ne s’agit pas d’une réquisition, procédure strictement encadrée, destinée à rétablir un service public de première nécessité (hôpital, blocage des transports publics, amoncellement d’ordures…). Le gouvernement, lui, se défend d’empêcher l’exercice du droit de grève, inscrit dans la Constitution, ce qui serait le cas s’il y avait embauche d’intérimaires pour remplacer des salariés grévistes.
Hier, la CFDT fédération des services à saisi le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Force ouvrière (FO) envisage également de déposer un recours juridique. «On estime que cela peut être une voie de fait», explique Alain Bouteloux, de FO fédération des services : «Le recours à des policiers pour remplacer des grévistes, c'est une première.» Les syndicats de policiers sont aussi réservés sur le rôle qu'on veut faire jouer aux forces de l'ordre. Pour la CFDT police nationale, cela «revient à saboter le dialogue social».
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