Une combinaison pour nageurs, qui équipait 92% des médaillés aux Jeux olympiques de Pékin, dont la texture imite la peau de requin. Un train à grande vitesse japonais qui doit son profil aérodynamique au bec effilé du martin-pêcheur. Des peintures qui s'autonettoient en reproduisant les microstructures des feuilles de lotus. Les winglet des Airbus qui copient les ailes des aigles pour limiter l'effet de traîne. Les irisations des papillons utilisées pour protéger des billets de banque de la contrefaçon… Il ne s'agit plus de dompter la nature mais de s'inspirer de son ingénierie : la révolution biomimétique est en marche.
Tirer profit de l’observation de la nature et imiter les organismes vivants pour les adapter au service de l’homme semble une idée très ancienne. Pourtant, elle n’a été théorisée qu’en 1997 par la naturaliste américaine Janine Benyus.
Pattes de lézards. «Les chercheurs se sont toujours inspirés de ce qui les entoure, précise Frederic Restagno, chercheur au laboratoire de physique des solides de l'université d'Orsay. Mais, désormais, nous disposons d'outils d'observation plus précis et surtout de technologies capables de copier le vivant à l'échelle du micromètre ou du nanomètre.» Avec son confrère Christophe Poulard, il est parvenu à reproduire la structure des pattes d'une variété de lézards pour mettre au point une colle sans aucun matériau chimique. La recherche court toujours…
Reproduire les processus est encore plus prome