Le député (UMP) Didier Gonzales est l’auteur, avec son collègue (PS) Daniel Goldberg, d’un rapport parlementaire sur la sûreté aérienne et aéroportuaire rendu le 13 décembre. Il revient sur les conditions de travail des agents de sûreté et les améliorations possibles de leurs conditions de travail.
Les facteurs de crise chez les agents de sûreté vous étaient-ils déjà apparus lors de la rédaction de ce rapport ?
Daniel Goldberg et moi avions constaté un certain malaise concernant cette profession. Il est incontestable qu’elle a grand besoin de reconnaissance, salariale et professionnelle. Nous plaidons pour un véritable statut, de meilleures progressions de carrière, ou encore un uniforme commun à toutes les sociétés, pour améliorer l’image et l’identification des agents.
Ceux-ci se plaignent de conditions de travail éprouvantes…
Ces salariés sont sous contrôle permanent de caméras vidéo, ils sont testés plusieurs fois par semaine par des policiers en civils porteurs de fausses armes, de fausses alertes sur les rayons X… Ils subissent de plus des pressions contradictoires : les opérateurs aéroportuaires leur demandent à la fois de réaliser des sans-faute, et de faire en sorte qu’un contrôle prenne moins de cinq minutes. Tout en veillant à «l’acceptabilité» du contrôle : demander poliment l’ouverture du sac, presque s’excuser si on n’y trouve rien.
Les sociétés privées qui les emploient affirment ne pas avoir de marge de manœuvre salariale. Est-ce vraiment le cas ?
Ce point est revenu assez souvent dans les entretiens que nous avons eus, non seulement avec les sociétés elles-mêmes, mais aussi avec les syndicats. Le donneur d’ordre des entreprises, c’est la société gestionnaire de l’aéroport. Sans doute faut-il donc imaginer d’autres formes de contrat entre celles-ci,