Son appel date de 1985, quand la courbe du chômage culminait à un pic encore jamais atteint. Jean-Baptiste de Foucauld, administrateur de Pôle Emploi, alors commissaire au plan, crée avec des amis Solidarités nouvelles face au chômage (SNC). Ce haut fonctionnaire atypique préoccupé par le lien social a conscience que les dispositifs du service public ne peuvent ramener seuls vers l'emploi. Il faut parier sur la solidarité : «Chacun peut faire quelque chose pour lutter contre le chômage.»
Original dans ses méthodes, Solidarités nouvelles face au chômage s’appuie sur un réseau de 1 200 accompagnateurs bénévoles, formés par ses soins, qui fonctionnent en binôme pour épauler un chômeur dans la durée et tenter de lui donner du temps, de l’écoute. Et, une fois la confiance revenue, mettre à sa disposition les outils et le réseau nécessaires pour faire avancer son projet professionnel.
«C'est la relation qui compte d'abord», dit Sophie Bonnaure, déléguée générale de SNC. Quant au retour à l'emploi, l'association y pourvoit elle-même par la création de postes dits «de développement» dans le milieu associatif. Un double bénéfice social qui permet à la fois au chômeur de reprendre pied dans le marché du travail et à une association de bénéficier de cette main-d'œuvre rémunérée grâce aux 3 000 donateurs et partenaires de SNC. Leurs dons ont permis de financer une centaine d'emplois d'accompagnement l'année dernière, à la hauteur maximum d'un Smic, sur un an en