La Société générale, bateau ivre de la finance ? Banque de taille moyenne à l'échelle mondiale, elle se raccroche à la cour des grandes par une spéculation effrénée. Elle avoue des «pertes opérationnelles internes de 225 millions par an», intitulé pudique couvrant les plantages de traders. Car on ne peut pas gagner à tous les coups. Mais, syndrome Kerviel aidant, l'ambiance interne vire à la paranoïa.
Etriller. Au pénal, la banque a su se victimiser au point d'obtenir près de 5 milliards d'euros de dommages et intérêts - somme virtuelle que Jérôme Kerviel, compte tenu de ses revenus actuels, mettra 401 000 ans à rembourser. Mais elle s'est fait étriller par la Commission bancaire, qui lui a infligé une sanction de 4 millions en raison de «graves défaillances du contrôle interne». Des têtes sont tombées, comme Daniel Bouton, le PDG. Mais des notables demeurent, comme Christophe Mianné, en charges des produits dérivés, mis à l'écart pendant l'affaire Kerviel puis remonté en grade car indispensable à la rentabilité.
En marge du cas Le Mintier, on en apprend de bien bonnes. Comme ce compte rendu d'une réunion entre traders de haut rang : «Mianné n'a que le souci du profit & loss et aucun souci de gestion des risques en général». Suivi d'une critique de son «opération de communication envers le board et l'extérieur afin de montrer que les risques sont parfaitement contrôlés». Son auteur a aussi été licencié pour insu