Plus de 10 000 ouvriers se sont mis en grève depuis la fin novembre dans le Guangdong, où sont basées la majorité des usines travaillant pour l'export. «Les mouvements sociaux vont augmenter car un nombre croissant d'ouvriers en usines, et dans d'autres secteurs comme les transports, n'arrivent plus à joindre les deux bouts», estime Geoffrey Crothall, porte-parole de China Labour Bulletin, une ONG basée à Hongkong, qui défend les droits des travailleurs chinois.
Quel est l’impact du ralentissement de l’économie chinoise ?
Pendant la crise de 2008, vingt millions d’ouvriers migrants sont rentrés chez eux faute de travail, mais il serait surprenant, cette fois-ci, que les choses aillent aussi mal. Certaines entreprises ferment, mais d’autres continuent d’embaucher. La différence est que, naguère, les ouvriers se laissaient faire. Là, ce n’est plus le cas. Leur pouvoir de négociation s’est accru en raison d’une pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans un nombre croissant de secteurs. De plus, ils n’hésitent plus à réclamer leurs droits et s’organisent de mieux en mieux.
D’où proviennent ces pénuries de main-d’œuvre ?
La principale raison est démographique. Il y a de moins en moins de jeunes sur le marché du travail, or les entreprises n’embauchent que les moins de 30 ans.
Combien y a-t-il de grèves en Chine ?
On recense environ 30 000 grèves et arrêts de travail par an, mais on en attend davantage, car les entreprises en difficulté suppriment les heures supplémentaires, sans lesquelles les ouvriers ne gagnent pas assez pour vivre. D’autres protestent contre le transfert de leur usine dans des régions meilleur marché,