La lutte contre la bêtise est un combat permanent. Et comme l’année à venir sera électorale, gageons que les occasions seront nombreuses de pourfendre les âneries proférées par les uns ou les autres. A dire vrai, on ne sait déjà plus trop où donner de la tête. Qu’il s’agisse de promouvoir les comportements franchouillards d’achat de produits bien de chez nous, d’empêcher des étrangers ayant accompli leurs études en France d’y rester produire des richesses ou, ce dont on parle moins, de durcir les conditions de séjour des étudiants étrangers durant leurs études elles-mêmes, le ratatinement sur soi-même, dans les circulaires comme dans les discours des équipes au pouvoir ou pas, semble tenir le haut du pavé. Comme d’habitude, l’expression de cette bêtise rance s’accompagne de stratégies de diversion.
En l’occurrence, le Parlement vote quasi unanimement une loi qui interdit la négation de tout génocide, la liste de ceux-ci devant être elle-même définie par la loi. Que la contestation de faits solidement démontrés par les travaux des historiens relève d’une niaiserie aggravée, c’est indéniable. Mais pourquoi cette forme de stupidité, et celle-là seulement, serait-elle pénalement réprimée ? Proposons aux députés d’aller plus loin dans cette voie, et d’inscrire dans la loi plusieurs interdictions : dire «fumer n’est pas dangereux», écrire «le bain de siège guérit du cancer», ou affirmer «la croissance revient» mériteraient bien une belle amende voire, pourquoi pas, en cas de récidi