Fin décembre 2011. Cela fait donc déjà deux ans que la crise s’est muée en une profonde crise de la zone euro. Malgré l’accord du 9 décembre, rien n’indique que la zone soit sur le point de se tirer d’affaire avec l’année nouvelle. Au contraire, la volonté affichée d’impliquer davantage encore le Fonds monétaire international (FMI) dans la résolution de la crise risque d’entraîner une perte de souveraineté qui menace davantage l’avenir de l’Europe qu’une explosion catastrophique de la zone euro.
C'est surtout le carcan budgétaire qu'Angela Merkel veut «graver dans le marbre» avec le soutien de Nicolas Sarkozy qui a retenu l'attention - et suscité les critiques - après le sommet du 9 décembre. Cette insistance obsessionnelle sur la discipline budgétaire se fonde pourtant sur une erreur de diagnostic : la crise de la zone n'est pas due en premier lieu à la dérive de l'endettement public avant la crise mais à celle de l'endettement privé. Les «règles d'or» renforceraient le caractère déjà trop restrictif des politiques qui poussent la zone euro dans la récession. Elles l'empêcheraient en réalité de réduire son endettement, comme le montre le fiasco grec : après quatre ans de récession, la dette grecque a presque doublé. A plus long terme, ce carcan s'avérerait impraticable, faute de capacité d'action suffisante au niveau de la zone.
Mais il y a eu plus grave le 9 décembre : les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pris aucune décision de nature à décourager la spéculati