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Libération

Les produits français dans le collimateur turc

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commerce . Suite au texte de loi sur le génocide, des associations appellent au boycott du made in France.
par Juliette Rabat
publié le 30 décembre 2011 à 0h00

Le vote de la loi visant à réprimer la négation du génocide arménien, le 22 décembre à l’Assemblée, a jeté un froid sur les relations diplomatiques franco-turques. Un climat dont les échanges économiques entre les deux pays pourraient pâtir, si le processus législatif suit son cours jusqu’au Sénat.

Pressions. En 2010, le volume des échanges entre la France et la Turquie était de 12 milliards d'euros, l'objectif étant fixé à 15 milliards pour 2012. Un chiffre qui «était tout à fait réaliste pour l'année prochaine», selon Yves-Marie Laouënan, vice-président de la chambre de commerce française en Turquie. Problème : tout en assurant, dimanche, que les entreprises françaises restaient les «bienvenues» dans le pays, le ministre turc de l'Economie, Zafer Çaglayan, a prévenu que les pressions des citoyens turcs ne manqueraient pas de s'exercer. En témoigne l'initiative de l'ONG Boykot Fransa, qui liste sur Internet les produits français commercialisés en Turquie, et qui appelle les consommateurs à les boycotter, en leur signalant comment différencier les produits importés des biens produits sur place. Une initiative relayée par l'Union des consommateurs turcs, qui a relancé le boycott lancé en 2006 lors de l'adoption d'une première mouture de la loi par l'Assemblée.

Mais de l'aveu de nombreux observateurs, la France doit surtout craindre un écartement des contrats publics et des appels d'offres. «Le vrai souci, ce ne sont pas les boycotts, contr