«Des mesures extraordinaires pour une situation extraordinaire.» C'est ainsi que Soroya Saenz de Santamaria, la porte-parole du nouveau gouvernement conservateur espagnol et fidèle alliée de Mariano Rajoy, a justifié le plan d'austérité adopté vendredi à la chambre des députés, à Madrid. Depuis son écrasante victoire aux législatives du 20 novembre, la droite gardait un silence prudent sur son plan pour redresser un pays au bord de la récession et miné par un chômage en hausse (22% de la population active).
L'exécutif a finalement abattu ses cartes, laissant sous le choc le reste de la classe politique et les acteurs sociaux. Jamais depuis le retour à la démocratie en 1975 un gouvernement n'avait autant taillé dans les dépenses publiques. Et, à en croire la vice-présidente, cela ne fait que commencer. «Ces mesures ne sont que le début du début», a-t-elle prévenu sans toutefois donner un objectif global. Mais selon les observateurs économiques de l'Institut d'entreprise (IE), si l'Espagne veut corriger son déficit, il lui faudrait réaliser au minimum 40 milliards d'euros d'économies sur son budget annuel. Car c'est bien la nouvelle évaluation du déficit public pour 2012 qui a déclenché la sonnette d'alarme. La nouvelle équipe gouvernementale ne s'attendait pas à une telle hausse. Madrid espérait ramener d'ici à l'an prochain le déficit à 4,4% du PIB, comme le recommande la Commission européenne, or celui-ci devrait atteindre non pas les 6% comme prévu, mais 8