La référence à l'Allemagne est au centre des discours de plusieurs candidats à l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy déclarait déjà en mars 2008 : «Vous êtes un modèle, on va faire tout comme vous.» François Bayrou l'a récemment rejoint («l'Allemagne est un pays qui rayonne aujourd'hui», dans son dernier livre : 2012, état d'urgence) et il y a pour François Hollande un modèle à suivre en matière de lutte contre le chômage : «Vous avez fait des réformes importantes ici, dans votre pays, en France, elles ont peut-être trop tardé» (discours devant le congrès du SPD, décembre). De quelles réformes le candidat du Parti socialiste peut-il bien parler ?
A l’évidence, des réformes du marché du travail dites «Hartz». Celles-ci furent mises en place sous un gouvernement de coalition SPD-Verts dirigé par Gerhard Schröder (1998-2005), tout comme le programme de transformation néolibérale de l’économie allemande connu sous le nom d’«Agenda 2010» (baisse des impôts, introduction de la retraite par capitalisation…). La quatrième réforme, Hartz IV, qui modifiait les conditions d’indemnisation du chômage, est régulièrement au centre des débats politiques et économiques.
C’est de nouveau le cas avec un récent rapport de l’Agence fédérale pour l’emploi qui indique qu’un travailleur sur quatre qui perd son emploi touche directement l’aide sociale (Arbeitslosengeld II : ALG II) plutôt que l’indemnité chômage (ALG I). Les raisons tiennent à la nature de l’em