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Libération
Reportage

Grande colère à Petit-Couronne

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Les salariés de la raffinerie Petroplus, menacée de fermeture, bloquent les stocks de produits finis.
publié le 5 janvier 2012 à 0h00

«Qui est pour continuer le blocage de tous les produits finis ?» Quelque 300 mains se lèvent. «Qui est contre ?» reprend au micro le délégué syndical CGT Jean-Luc Broutais. Silence. «100% pour le blocage.» Applaudissements. 13 h 40, hier, devant l'entrée du site de la société de raffinage et de distribution de produits pétroliers Petroplus, à Petit-Couronne (Seine-Maritime), hérissée de drapeaux aux couleurs des syndicats CGT et CFDT… les salariés ont voté : le blocage de la livraison des produits finis actuellement en stocks se poursuit, ainsi que l'arrêt progressif de toutes les unités de production d'essence, gazole, kérosène, huiles, bitume, gaz et fuel. «Ce n'est pas juste l'avenir du site qui est en cause, mais l'avenir des huit raffineries françaises, nécessaires à l'industrie et à l'indépendance énergétique de notre pays»,martèle Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CGC de la raffinerie.

«Inde».Vendredi, le raffineur suisse annonçait l'arrêt complet de trois de ses cinq sites européens : Anvers en Belgique, Cressier en Suisse et, en France, Petit-Couronne, sur la zone portuaire de Rouen. En cause : le refus de ses banques de renouveler sa ligne de crédit (1 milliard de dollars, soit 773 millions d'euros), lui permettant de s'approvisionner en pétrole brut. A Petit-Couronne, le site étendu depuis 1925 sur 225 hectares en bordure de Seine, alimenté en pétrole brut par un oléoduc depuis le port du Ha