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Libération
Récit

Un solaire de misère pour Photowatt

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L’Etat tente de sauver la PME sur qui repose l’avenir de la filière française.
publié le 9 janvier 2012 à 0h00

Apeine remis du réveillon, Vincent Bès a dû enfiler le costume de VRP. Depuis une semaine, le directeur général de Photowatt reçoit les repreneurs potentiels à l'usine de Bourgoin-Jallieu (Isère), au rythme de «trois visites par jour». Placé en redressement judiciaire en novembre par son propriétaire canadien ATS, le pionnier français des panneaux solaires (440 salariés) a réussi à se faire désirer. «On a une bonne dizaine de manifestations d'intérêt qui nous semblent crédibles», se félicite Bès. Reste à savoir combien d'offres seront déposées d'ici la date butoir de vendredi. A moins qu'un «délai supplémentaire» soit demandé au tribunal, confie une source gouvernementale.

Car le dossier, géré au plus haut niveau de l'Etat, est devenu très politique. Photowatt est le seul fabricant français de «cellules», ces tranches de silicium qui forment le cœur des panneaux solaires. Surtout, sa faillite serait interprétée comme une preuve de l'échec de la politique verte de Nicolas Sarkozy, qui avait imprudemment promis en 2009 de hisser la France parmi «les leaders» mondiaux du solaire. L'Etat est donc «prêt à aider» Photowatt, a indiqué mardi la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Cet activisme fait grincer quelques dents. «NKM se fout de la gueule du monde quand elle prétend vouloir sauver Photowatt, dont la situation est connue depuis des mois», lâche un ancien cadre, qui estime que la politique solaire du gouverne