Jusqu'au bout, Xavier Niel aura joué avec les nerfs de ses concurrents. «The Rocket is on the launch pad» (la fusée est sur la rampe de lancement), avait-il tweeté le 13 décembre. Le supplice a pris fin, mais la charge est atomique. Avec quels dégâts sur la planète télécoms ? Lequel des opérateurs a le plus à craindre ? Chez Bouygues Télécom (11,7 millions d'abonnés), le plus petit des trois opérateurs (17% de parts de marché), la réponse fuse : «C'est celui qui sera le moins agile.» Tous ont préparé la bataille. Dès juillet pour Bouygues, avec son offre à prix cassé, réservée au Web et baptisée B & You. Tout de suite copiée par Orange avec Sosh, ou SFR avec Red. Dans la foulée, les opérateurs sans réseau, dit MVNO, (ils louent leur réseau aux trois opérateurs leaders), comme NRJ, Zéro Forfait, ou encore La Poste Mobile, ont baissé leurs tarifs quelques semaines avant Noël.
Sédentaires. De bien légers ajustements au vu des deux offres-scuds expédiées par Free. Autant dire qu'il faut s'attendre à du grabuge. «Nous avons tout un arsenal de ripostes commerciales prêtes pour répondre très rapidement aux offres de Free», assurait il y a quelques jours, Stéphane Richard, le patron d'Orange. Sans doute est-il en train de les muscler. C'est pourtant, décrypte Stéphane Piot, directeur d'Analysys Mason, «l'opérateur qui a le moins à craindre»