La totale. Le parquet de Lyon a requis l’été dernier le renvoi devant un tribunal correctionnel de huit syndicats en tant que personnes morales, toutes étiquettes confondues (CGT, CFDT, Sud, Unsa, CFTC, FO, CGC et les autonomes du FGAAC), pour abus de confiance et faux en écritures au détriment d’un comité d’entreprise de la SNCF. Tous sont soupçonnés de s’être collectivement payés sur la bête. Quantitativement, ce n’est pas la pire des procédures pénales qui vise actuellement les CE. Elle ne concerne qu’un comité d’entreprise régional (CER) et ne porte que sur 400 000 euros par an. Mais elle est désastreuse pour l’image des syndicats.
Le Yalta des cheminots
Depuis 1996, les syndicats rhône-alpins de la SNCF se répartissent entre eux les deux tiers du budget de fonctionnement du CER. A la bonne franquette, la CGT conserve la part du lion (140 000 euros par an), les restes étant répartis selon un tableau estampillé «confidentiel» et approuvé par tous. De quel droit des syndicats ponctionneraient-ils ainsi le budget d’un CE pour financer leur fonctionnement ? La manne leur permet de financer tracts, banderoles, ordinateurs, apéros entre militants… Rien à voir avec les activités sociales ou culturelles des cheminots.
La mauvaise foi des syndicats paraît établie, dans la mesure où ils perçoivent les fonds sous couvert de formations plus ou moins bidons des élus, dispensées par leurs centrales respectives. Facturées jusqu'à 500 euros par tête et par jour, elles se résument souvent à des réunions de milit