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Libération

En pleine crise, Air France-KLM se pose en austère inconnu

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Le groupe a annoncé hier un plan drastique d’économies. Si des coupes dans les salaires et les investissements sont arrêtées, la question de l’emploi sera tranchée après la présidentielle.
publié le 13 janvier 2012 à 0h00

Gel des salaires, économies tous azimuts, suppressions d’emploi, remise à plat des conditions de travail : Air France-KLM sort l’artillerie lourde pour tenter de se remettre à flot. Le nouveau PDG du groupe, Jean-Cyril Spinetta, et celui de la compagnie tricolore, Alexandre de Juniac, ont présenté hier leur «plan de transformation 2012-2014».

Si les principales mesures avaient déjà fuité, c'est leur ampleur qui crée la surprise : le groupe veut économiser plus de 2 milliards d'euros sur trois ans. C'est trois fois plus que ce que prévoyait l'ancien patron, Pierre-Henri Gourgeon, débarqué en novembre. L'objectif : endiguer les pertes (attendues autour de 300 millions d'euros en 2011) et réduire d'un tiers l'énorme dette (6,5 milliards) qui plombe les comptes. «Nous devons restaurer de manière structurelle la rentabilité du groupe», a expliqué hier soir Spinetta. L'entreprise n'a plus «les moyens pour assurer […] notre survie», avait auparavant lâché Alexandre de Juniac aux syndicats. L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde est le principal auteur du plan. Et pour cause : alors que KLM gagne de l'argent, Air France, lestée par les coûts de production les plus élevés d'Europe, est devenue le boulet financier du groupe. C'est donc elle qui supportera l'essentiel de l'effort.

Election présidentielle oblige, le plan a été coupé en deux : 1 milliard de mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie financière et 1 milliard pour la restructuration en profonde