Ils se baptisent les «recalculés» de la retraite. Des hommes et des femmes à qui on demande de rembourser une partie de leur pension. Hier matin à Bordeaux, une soixantaine d'entre eux, dont beaucoup d'anciens salariés de Dassault, ont distribué des tracts et fait signer une pétition devant la Carsat (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail) d'Aquitaine. «C'est une façon de faire connaître notre mobilisation et de dire que les recalculés ne sont pas des fraudeurs», souligne François Garofalo, l'un des piliers du collectif qui s'est monté à l'initiative du syndicat CGT de Dassault Aviation en Gironde.
Christian Panséra est l'un de ces «recalculés». Il est parti à la retraite en novembre 2004, à 56 ans et demi. «A l'époque, j'ai bénéficié du dispositif de départ anticipé permis par la loi. J'ai racheté des trimestres en faisant valoir mes années d'apprentissage et les emplois saisonniers que j'ai occupés lorsque j'avais 14 et 15 ans. Pour ces petits boulots dans les années 60, je n'avais pas de fiches de paie. Mais il suffisait alors de fournir une déclaration sur l'honneur de témoins qui nous avaient vus travailler», raconte le retraité.
Pourtant à la fin de l'année dernière, il reçoit une lettre de sa caisse de retraite. On lui explique que sa pension a été révisée et qu'il doit rembourser 70 000 euros avant la fin du mois ! A la suite d'une enquête de l'Urssaf sur son dossier, les témoins qu'il a fournis pour justifier de ses emplois saisonnier