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AA+, une note pas trop salée pour Washington

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La perte du triple A, en août dernier, n’a pas vraiment eu d’effet sur le taux des emprunts américains.
publié le 14 janvier 2012 à 0h00

Aux Etats-Unis, le choc de la dégradation a été vite encaissé, si ce n'est oublié… grâce à la crise européenne. Le 5 août, juste avant que Standard & Poor's n'abaisse la note américaine de AAA à AA+, les emprunts à dix ans du Trésor se vendaient à un taux de 2,58%. Alors que cette baisse aurait logiquement dû les renchérir, le taux du bon du Trésor à dix ans s'est établi pour la première fois sous les 2% mercredi dernier. Il est tombé à 1,90%.«La réaction du marché a été perverse, résume Conrad DeQuadros, du groupe d'analyses RDQ Economics. La dégradation de la note américaine a été interprétée comme un signal qu'il fallait se débarrasser de titres à risques et se réfugier vers les bons du Trésor.»

Chance. Sur le coup, début août, l'effet de la dégradation américaine avait été surtout politique. Les républicains, qui espèrent reprendre la Maison Blanche à la présidentielle, en novembre, accusaient Obama d'avoir «dégradé» l'Amérique. «La baisse de la note de Standard & Poor's est un indicateur troublant du déclin de notre pays sous la présidence Obama», déclarait Mitt Romney, un des favoris de la course républicaine à la Maison Blanche.

Le choc de cette dégradation n'a en revanche pas suffi à convaincre les dirigeants américains de s'entendre pour résorber l'énorme dette du pays. Le Congrès, qui disposait d'une occasion en or, cet automne, de réduire les déficits à l'aide d'un «supercomité», a laissé passer sa chance. «L'effet