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Analyse

Une dégradation aux multiples conséquences

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La crise et ses dégâtsdossier
Taux d’intérêt des bons du Trésor et des obligations des grandes entreprises, déficit budgétaire, menaces sur le FESF : toute l’économie devrait pâtir de la perte du AAA.
publié le 14 janvier 2012 à 0h00

Ce qui était encore impensable il y a quelques mois est finalement arrivé. Au grand dam des Etats et des régulateurs qui ont accordé aux agences de notation un pouvoir démesuré, et qui ont cru (un temps) les faire rentrer dans le rang… Trop tard. Standard & Poor’s, l’un des trois shérifs des marchés financiers, a dégainé et tiré une rafale de notes sur une partie des pays de la zone euro. Toutes moins bonnes qu’elles ne l’étaient auparavant. La France vient de prendre un coup. Dur pour son orgueil national, certes. Mais pas seulement. D’un trait de plume, Standard & Poor’s a dégradé la fiabilité des obligations émises par l’Agence France Trésor. Certes, la nouvelle note figure encore dans la catégorie des dettes dont la qualité est qualifiée de haute ou de bonne. Mais elle pique du nez. Et ne sera pas sans conséquences.

Une hausse des taux d’intérêt

Première d'entre elles : une hausse des taux payés par l'Etat français quand celui-ci se présentera sur les marchés pour émettre des bons du Trésor. «Personne ne peut prévoir quelle serait la hausse des taux obligataires consécutive à la dégradation de la note française, précise Christian Parisot, de la société de Bourse Aurel BGC. Mais il est certain qu'elle ne manquera pas d'avoir un effet sur le niveau des taux français.» Bien sûr, certains font valoir que l'Hexagone se finance déjà comme un pays dégradé. Dans leur jargon, les traders expliquent que le marché a déjà «pricé» (intégré) l