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Libération

L’îlot allemand toujours plus inquiet

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La bonne santé du pays, qui conserve son triple A, fait craindre à l’opinion de devoir payer pour les autres.
publié le 16 janvier 2012 à 0h00

Calme apparent du gouvernement, inquiétude du côté des milieux d'affaires… «La moitié de l'Europe à genoux !» titrait le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son édition d'hier, tandis que les cartes de notation de la zone euro dressées par la presse présentent l'Allemagne comme un îlot de relative stabilité, épargné mais isolé. «La note AA n'est vraiment pas une mauvaise note», a insisté une Angela Merkel démonstrativement solidaire samedi, rappelant que l'agence Fitch n'avait pas dégradé la France et n'avait sans doute pas l'intention de le faire cette année.

A Berlin, on indique que la dégradation par Standard & Poor's était attendue de longue date ; que, depuis l'automne, le voisin français était de facto traité par les investisseurs comme un pays noté AA-, et que le Japon ou les Etats-Unis «vivent très bien» malgré la perte de leur triple A. «Je ne crois pas que la dégradation des notations des pays de la zone euro ait d'une quelconque manière que ce soit pour conséquence que l'Allemagne doive faire plus par rapport aux autres», a insisté la chancelière. Mettant ainsi le doigt sur le point qui fait mal.

Mécontentement.Vu de Berlin, la dégradation de neuf pays européens a une seule conséquence positive : l'Allemagne, dont la dette est devenue une valeur refuge, peut désormais emprunter à des conditions encore plus avantageuses qu'avant. Certains investisseurs sont même prêts à toucher des intérêts négatifs, et d