Menu
Libération

Grèce : l’aide suspendue à une bataille d’intérêts

Article réservé aux abonnés
Crise . L’accord entre Athènes et ses créanciers privés, qui conditionne le soutien de l’UE et du FMI, bute sur le taux de rachat de sa dette.
publié le 18 janvier 2012 à 0h00

Empêcher l’explosion de la bombe à retardement grecque : c’est l’enjeu des négociations tous azimuts qui se déroulent cette semaine à Athènes. Pour le gouvernement d’union nationale de Lukas Papademos, la partie est très serrée sur la restructuration de la dette publique et l’obtention d’un nouveau paquet d’aide de 130 milliards d’euros. Les deux négociations se tiennent car l’Union européenne et le FMI ont conditionné leur renflouement à une renonciation «volontaire» des prêteurs privés à la moitié de leurs 206 milliards d’euros de créances.

Décote. Après avoir claqué la porte, vendredi, l'Institut international de la finance (IIF), qui représente le lobby bancaire mondial, revient discuter à partir d'aujourd'hui à Athènes. Ses deux émissaires, l'Américain Charles Dallara, patron de l'IIF, et le Français Jean Lemierre (BNP Paribas), ont réaffirmé, hier, leur «engagement» à parvenir à un accord et appelé toutes les parties à la «bonne foi» et «au sens de l'urgence». Au cœur du marchandage, le taux d'intérêt des nouvelles obligations à vingt ou trente ans qui doivent se substituer aux anciens titres : les créanciers privés réclament une rémunération proche de 5%, alors que la Grèce propose 4%. Pour ne rien arranger, le Fonds monétaire international, avec le soutien actif de l'Allemagne, a conduit à la rupture des pourparlers, vendredi, en suggérant, un taux de seulement 2 à 3%. Pour les banques, compagnies d'assurances et autres fon