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INTERVIEW

Renforts à Pôle Emploi : «Mieux que rien, mais cosmétique»

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publié le 18 janvier 2012 à 17h13
(mis à jour le 18 janvier 2012 à 17h27)
A l'issue du sommet social, ce mercredi, Nicolas Sarkozy a annoncé l'embauche de 1000 agents supplémentaires pour un service public de l'emploi à la peine face à la montée du chômage. Secrétaire général adjoint du syndicat majoritaire SNU-Pôle Emploi, Philippe Sabater est sceptique vis-à-vis de cette annonce.

Ces 1000 agents supplémentaires suffiront-ils à soulager Pôle Emploi ?

C'est mieux que rien, mais cela me semble assez cosmétique. Il faut déjà savoir qu'il s'agit de mille CDD, mille emplois précaires dont on ne connaît pas encore la durée. Et de toute façon, le compte n'y est pas. Début 2009, ce sont 1850 postes qui avaient été créés, et qui ont depuis été retirés. On ne récupère donc que l'équivalent des deux tiers de ces postes, et ce alors que le nombre de chômeurs a fortement augmenté depuis. On restera donc bien au-dessus de la norme européenne de 60 demandeurs d'emploi pour un conseiller. En moyenne, le chiffre approche plutôt les 200.

Où ces renforts sont-ils les plus nécessaires ?

Nous sommes en sous-effectif partout. Ces renforts seront sans doute affectés aux endroits les plus sensibles : les grandes villes, Paris, Marseille, la Seine-Saint-Denis... En termes de postes, la priorité est la réception des demandeurs d'emploi, ainsi que le calcul des droits et indemnisations.

Le ministre du Travail Xavier Bertrand, évoque également le «redéploiement» de 2 000 agents...

C'est un conte pour enfant. Il s'agit de personnes travaillant sur des pôles administratifs qui doivent être transférés sur des agences. En clair, on déshabille Paul pour habiller Pierre. Sans compter le temps de formation nécessaire pour ces personnes à qui on demande de changer de trava