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Libération

Reprise amère en vue pour Lejaby

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publié le 18 janvier 2012 à 0h00

Quel que soit le choix du tribunal de commerce, cet après-midi, l’avenir des 450 employés du fabricant de lingerie Lejaby est sombre. Les deux repreneurs en lice : la PME Canat, spécialiste de la lingerie de nuit, et Alain Prost, ex-PDG de l’italien La Perla, associé à Isalys, sous-traitant tunisien de Lejaby, et à Christian Bugnon, fils d’un ancien PDG de la marque, prévoient 250 à 280 licenciements.

Jusqu'au bout, les salariés auront bataillé pour essayer de sauver les emplois. Lundi, ceux du site d'Yssingeaux (Haute-Loire) ont manifesté dans la ville puis passé la nuit dans le réfectoire de l'usine. Mardi matin, ils ont pris la route de Lyon. A midi, rejoints par leurs collègues de Rillieux (Rhône), ils se sont rassemblés dans la cour des Voraces, sur la colline de la Croix-Rousse, lieu emblématique de la révolte des canuts, ces ouvriers tisserands de la soie lyonnais. «Voraces comme les fonds d'investissement Palmers [qui a racheté l'entreprise en 2008, ndlr]», lance au mégaphone Nicole Mendez (CFDT). A 14 h 30, les Lejaby se retrouvent au tribunal de commerce. Quelques femmes sont venues de Bellegarde-sur-Valserine (Ain), site fermé par Palmers en 2010. Elles n'ont toujours pas reçu la prime prévue par le plan social d'entreprise (PSE). Parmi celles encore employées par Lejaby, il y a Solange (1), chargée des expéditions, trente-neuf ans de maison, 1 200 euros de salaire. «Je suis toujours venue travailler avec plaisir. Mais depuis qu'on nous a annoncé tout