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Libération

Eau : le cartel qui fait bouillir Bruxelles

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Concurrence . Suez, Veolia et Saur font l’objet d’une enquête de la Commission européenne pour entente.
publié le 19 janvier 2012 à 0h00

Le gendarme européen de la concurrence met les pieds en eau trouble : Saur, Suez environnement-Lyonnaise des eaux et Veolia sont dans le collimateur de la Commission de Bruxelles. Le trio, ultradominant sur le marché français de l’eau et du traitement des eaux usées, est soupçonné d’abus de position dominante et d’entente.

Une procédure formelle a été ouverte à leur encontre hier. Elle marque le début d’une enquête de plusieurs mois qui cherchera à savoir si les trois acteurs, en liaison avec la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau, ont coordonné leurs pratiques et leurs tarifs. Les limiers de la concurrence avaient effectué des descentes surprises dans plusieurs entreprises du secteur en avril 2010. Et une amende de 8 millions a déjà été infligée à Suez environnement et à sa filiale la Lyonnaise des eaux, pour le bris d’un scellé apposé par la Commission au cours d’une inspection.

C’est dire les enjeux de l’investigation en cours. Les trois acteurs ciblés par l’enquête se partagent l’essentiel des appels d’offres lancés par les collectivités. Lyonnaise des eaux (filiale de Suez environnement), Veolia (ex-Compagnie générale des eaux) et Saur contrôlaient, selon le Conseil de la concurrence (ex-Autorité de la concurrence), 98 % du marché.

Depuis cette date, les collectivités locales et les élus des grandes villes ont multiplié les appels ou choisi de reprendre la main sur la distribution en constituant des régies municipales. Fin 2008, Paris est ainsi passée en ré