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Libération

L’Allemagne roule pour le «made in Germany»

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publié le 19 janvier 2012 à 0h00

Le lobby industriel allemand est sur les dents pour défendre le fameux «made in Germany» : la formule, synonyme de qualité et de robustesse dans le monde entier, est menacé par un projet de la Commission européenne, soucieuse d’harmoniser les labels à l’importation. Pour Bruxelles, un produit importé dans l’UE ne pourrait être estampillé «made in Korea» ou «made in Taiwan» que si 45% de sa valeur sont effectivement originaires de Corée ou de Taiwan. Le risque est que ces pays imposent alors des règles identiques aux Européens, s’affolent les industriels allemands.

Aujourd'hui, une machine peut être estampillée «made in Germany» même si 90% des pièces sont importées, à condition que le dernier assemblage se fasse sur le sol allemand. «Selon les règles envisagées par la Commission, une Porsche Cayenne ne serait plus "made in Germany"», note le spécialiste de l'automobile Ferdinand Dudenhöffer. Le 4 x 4 est essentiellement assemblé à Bratislava, en Slovaquie. Idem pour la classe M de Mercedes, le XW5 de BMW, largement usiné aux Etats-Unis, ou la SLS AMG de Mercedes dont la carrosserie est entièrement fabriquée en Autriche.

En moyenne, selon la fédération des constructeurs auto VDA, seul un quart de la valeur ajoutée d'un modèle allemand est dans les faits produit en République fédérale. «Pour l'industrie allemande, le dommage serait considérable», insiste Hans Heinrich Driftmann, président de la fédération des chambres de commerce et d'industrie DIHK. Même la ch