A juste titre, la France s’enorgueillit d’avoir une politique familiale suffisamment ample et diversifiée pour répondre aux besoins de ses familles. Cette politique s’enracine dans une tradition ancienne, mais elle n’en a pas moins su s’adapter aux changements des modes de vie familiaux et aux enjeux nouveaux qui ont surgi au cours du temps. Les raisons de cette fierté sont donc légitimes et multiples, comme en atteste le maintien d’une fécondité plus forte que chez la plupart de nos voisins européens. A cette fécondité relativement élevée s’ajoute un taux d’emploi des femmes en croissance, et des taux de pauvreté infantile plus bas que la moyenne des pays de l’OCDE (1). Pour de tels résultats, la France investit autour de 4% de sa production annuelle dans les aides aux familles, sous formes de prestations financières, d’avantages fiscaux ou de financement de modes d’accueil et d’éducation de la petite enfance.
Face à cet ensemble, on comprend les précautions et les craintes qui s'expriment dès qu'un candidat à la Présidence de la république suggère d'en modifier certains aspects ; on comprend aussi l'ingéniosité que son adversaire peut déployer pour donner une image sinon fausse, du moins caricaturale, des propos tenus. Tel fut le cas la semaine dernière lorsque François Hollande suggéra de «moduler le quotient familial pour qu'il puisse être plus juste pour l'ensemble des familles». La proposition fut énoncée timidement et sans doute maladroitement, ce qui suffit a