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Libération

L’infernal libre-échange

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publié le 21 janvier 2012 à 0h00

Autant le confesser d'emblée, l'auteur de ces lignes connaît deux des trois intrépides qui se sont lancés dans une entreprise osée de démolition, il a même parfois pris plaisir à batailler avec ces beaux esprits. Ce trio de journalistes économiques est venu au métier avec la crise et a chroniqué sous tous les angles l'irrésistible déferlement de la mondialisation. Dedieu, Tricornot et Masse-Stamberger se sont fait une place et une réputation à l'Expansion, à l'Express ou dans les pages éco du Monde, trois titres pas franchement fâchés avec l'entreprise, la finance ou le commerce mondial.

Mais ces trois-là ont accumulé, durant une décennie, des indices, des faits, des chiffres… au point de se construire une conviction radicale : le libre-échange tourne à la machinerie infernale. Il n'alimente plus une «destruction créatrice», chère à Schumpeter, à l'issue de laquelle tout le monde profiterait de ses bienfaits, mais il détruit, écrase, condamne, des salariés, des entreprises, des régions et l'économie de certains pays dont la France et une grande partie de l'Europe figurent déjà parmi les premières victimes.

Les auteurs n’ont aucune aversion définitive et pathologique à l’encontre du libre-échange, mais ils affirment, au nom du pragmatisme et au cours d’une brillante démonstration, que cette pratique n’est pas en tous lieux et à toutes époques, la solution la plus adaptée, ni la plus performante.

La crise de 2007 a achevé de les convaincre de p