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Libération

Tours de passe-passe pour la TVA sociale

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Dans les archives de «Libé», il y a cinq ans. Après s’y être opposé en 2004, le président Sarkozy veut expérimenter l’impopulaire taxe et vole au secours de Borloo, cible des députés depuis qu’il a vendu la mèche entre les deux tours des législatives.
publié le 21 janvier 2012 à 0h00

La TVA sociale a peut-être fait perdre une cinquantaine de sièges de députés à la droite. Mais puisque le mal est fait, autant enfoncer le clou. C’est manifestement le choix de Nicolas Sarkozy, qui a confirmé hier aux parlementaires de sa majorité, puis sur TF1, qu’elle serait expérimentée. L’hostilité des Français à l’instauration de ce nouveau prélèvement a pourtant été confirmée hier par un sondage réalisé dimanche juste après le vote (auprès de 1 002 personnes) par CSA pour Profession politique, 67% des électeurs se déclarant défavorables à la mesure.

Pour justifier sa décision, le président de la République a repris l'argumentaire de son Premier ministre, François Fillon, qui, depuis la semaine dernière, a décidé de ne plus parler de TVA «sociale», mais de TVA «antidélocalisation». «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant les délocalisations», a lancé hier Nicolas Sarkozy, rappelant que l'Allemagne «vient de l'expérimenter» et que «le Danemark l'a adoptée». Pour autant, la position officielle reste prudente. «Si la TVA sociale n'est pas efficace contre les délocalisations, si la TVA sociale n'est pas bonne pour l'emploi et le pouvoir d'achat, eh bien on ne fera pas la TVA sociale», a-t-il expliqué. Mais «si elle contribue à freiner les délocalisations, si elle est bonne pour l'emploi, si elle est bonne pour la croissance, si elle ne pénalise pas le pouvoir d'achat, alors nous ferons la TVA sociale».

Ce n'est pas tant