François Hollande a choisi son ennemi. Alors que le marasme gagne la quasi-totalité des membres de l'Union européenne, entre cures d'austérité à répétition et explosion du chômage, la finance était le seul adversaire à la mesure de celui qui entend incarner le peuple et les valeurs de gauche. A cette pieuvre mal cernée, on peut attribuer sans complexes la responsabilité de la plus grave crise qu'ont connue les pays développés depuis un demi-siècle, celle des subprimes. Et l'aggravation d'une autre, longtemps latente car liée à l'incurie même des dirigeants européens, celles des dettes souveraines. Pour abattre cet ennemi «sans visage» et qui pourtant «gouverne», le candidat socialiste à la présidentielle dégaine ses solutions. Elles sont de portée inégale, de pertinence parfois discutable mais elles ont le mérite de marquer une volonté politique.
1 La banque coupée en deux
La mesure«Maîtriser la finance commencera ici par le vote d'une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédits de leurs opérations spéculatives.»
Ce qui a été fait Les Etats-Unis qui, les premiers, ont adopté cette mesure après la grande crise de 1929 pour protéger les dépôts des épargnants des risques spéculatifs pris par les banquiers, l'ont abrogée en 1999 pour faire face à la concurrence des banques européennes. Libres de refinancer leurs activités de marché grâce à la collecte de l'épargne, ces dernières avaient mis à profit cet avantage compé