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Libération

Le droit de grève se dissipe dans le ciel

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Aérien. Après le conflit des agents de sûreté, les députés ont voté hier l’instauration d’un service garanti.
publié le 25 janvier 2012 à 0h00

Bras de fer imminent dans le ciel français. L’Assemblée a voté, hier soir tard, la proposition de loi qui limite le droit de grève et institue un service garanti dans le transport aérien. En décrétant la procédure d’urgence (un seul examen par chambre), le gouvernement montre qu’il est déterminé à faire adopter le texte avant la présidentielle. De quoi renforcer la colère de l’ensemble des syndicats (navigants et personnels au sol), qui appellent à la grève du 6 au 9 février.

Tout a commencé avec la pagaille provoquée par le conflit des agents de sûreté aéroportuaire pendant les vacances de Noël. L’exécutif a saisi l’occasion pour sortir du placard le texte du député UMP Eric Diard, qui prévoit d’étendre à l’aérien les mesures déjà en vigueur à la SNCF. Il s’agit d’obliger les grévistes à se déclarer 48 heures à l’avance, sous peine de sanctions, afin que les compagnies puissent prévoir le niveau de trafic et prévenir leurs clients 24 heures à l’avance.

Le thème est jugé électoralement porteur par l'exécutif. Et tant pis si ce n'est pas un vrai «service minimum» (personne n'est réquisitionné), comme l'a imprudemment promis Nicolas Sarkozy lors de ses vœux du 1er janvier, pour justifier sa volonté de limiter ces conflits qui prennent «en otage» des «familles avec des enfants».«Nous avons eu trois grèves lors des trois dernières vacances scolaires et cela ne peut plus durer. C'est intolérable !», a pilonné de son côté le ministre de