La zone euro n’a pas fini de regretter d’avoir accepté la Grèce en son sein, en 2002. A l’origine de la crise de la dette souveraine, le pays n’est pas sorti d’affaires malgré les multiples plans de sauvetage et menace toujours d’entraîner ses partenaires par le fond. Or, depuis deux mois, les marchés semblent se calmer, même s’il est encore trop tôt pour affirmer que la crise est terminée. Il faut dire que la zone euro a entamé une véritable révolution : tous les Etats ont entrepris de mettre de l’ordre dans leurs comptes publics et, à la suite de la réunion des ministres des Finances qui s’est achevée hier, ils vont se doter d’un pare-feu financier durable (le Mécanisme européen de stabilité, MES) et d’un traité durcissant la discipline budgétaire et économique.
La Banque centrale européenne (BCE), de son côté, inonde de liquidités les banques commerciales, ce qui calme les inquiétudes sur leur santé. Résultat : les taux d’intérêt auxquels les pays les plus fragiles empruntent se détendent. Mais tant que le foyer d’incendie grec n’aura pas été éteint, la crise peut repartir à chaque instant.
La Grèce en faillite ?
Le gouvernement grec a multiplié les plans de rigueur et les réformes structurelles, en pure perte jusqu'à présent : une nouvelle fois, «le programme [budgétaire] grec a dérapé» par rapport aux prévisions, a constaté lundi soir Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, l'enceinte réunissant les dix-sept ministres des Finances de la